Novembre092025

Yucatan 9 : L'auberge mexicaine

Dormir en auberge espagnole mexicaine 

On a la chance de dormir dans des auberges de fifou pour 3 francs 6 sous. C’est le paradis. Piscine. Hamac. Vue incroyable. Bon et parfois opossum aussi…  

On y croise tout un tas de monde. Venu de partout et de nulle part aussi parfois. Mais de tous, c'est Viktor qui était bien le plus improbable. Viktor c'est un de nos collocs à Mérida. Il est mexicain. Il est vieux. Il a étalé ses affaires partout. Même ses seringues. Avec la frangine, on peut même pas poser une paire de lunettes sur la seule table de la chambre dans laquelle sont nos cages à écureuil. Ça dérange Viktor. Viktor, je sais pas très bien qui il est. Je sais pas très bien ce qu'il fait là. Il a pas l'air d'être en voyage. Viktor, il nous parle tout le temps. Les voisins de chambre l'évitent un peu. Il a besoin de parler. Le problème c'est que ni ma sœur ni moi ne pipons un mot d'espagnol. Et lui, il comprend ni le français, ni mon anglais boiteux, qui, à ce qui paraît n'est pas si pourri. Il est touchant Viktor. Il a besoin de parler. Il a besoin qu'on écoute. Mais pas vraiment qu'on comprenne. Je sais pas qui c'est Viktor. Je sais pas ce qu'il fait ici. Je sais pas ce qu'il nous a raconté. Et je sais pas à quoi lui servent ses seringues. Dans mon imagination débordante et avec ma pensée en arborescence, il est passé d'un responsable de cartel, à un héroïnomane ou un espion au solde du KGB, mais il était plus probablement simplement diabétique. Ma sœur est persuadée que c'est lui qui ronfle la nuit. Moi, je crois que c'est le petit français, mignon et arrogant.

D'ailleurs, à Valladolid, j'en suis arrivée à la conclusion que ça devrait être interdit les mecs qui ronflent ! Nan mais, des fois, ils mentionnent que c’est interdit aux enfants, soit… Mais les ronfleurs : c’est bien pire que les enfants ! Bien plus bruyant et ça dure toute la nuit ! Quand tu sais que tu ronfles, tu vas pas dormir en dortoir !!! En plus, moi je trouve ça sympa nos petites cages dans les dortoirs ! Ça me rappelle la capucine du camping-car de mes parents quand j’étais gamine. Mais la nuit dernière, j’ai eu des envies de meurtre ! Et ce, malgré le port de boules quies de compet’. Je me suis tâtée à aller dormir dans un hamac dehors. Mais ça voulait dire stik’mous aussi… Et puis les modèles de hamac de cette auberge sont de ceux qui te transforment en paupiette ! Tant pis je reste dans la cage à écureuil avec mes envies de meurtre… Dommage que je n’ai pas glissé une petite pelle dans mon sac à dos avant de partir…