
Mai042025
L'écho
T’es tellement là partout.
C’est le printemps.
Mes sens renaissent. Je me réveille.
Je suis allée boire un verre avec un mec l’autre soir. Il est mimi.
Mais je suis pas encore décidée. Je sais pas.
Ça m’ennuie un peu.
Je discute avec quelqu’un. C’est sympa. Je sais pas.
C’est le printemps.
Tous les sens en éveil au printemps.
Je renais.
Et puis…
Je suis allée voir le concert de Saez.
Embarquée par une douce beauté des îles, amie chère à mon cœur qui a toujours été là.
Elle a écouté mes larmes et essuyé mon chagrin.
Elle a contenu mes sanglots et enlacé ma peine quand je suis tombée dans le ravin.
C’est notre soirée à toutes les deux. Rien qu’à nous.
C’est le printemps, je renais. Je me réveille.
Damien commence à chanter…
« J'ai fait de mon mieux j'ai tout donné. C'est pas ma faute si dès que je te vois j'ai la voix d'un vinyle qui saute, si j'ai le cœur qui saigne trop quand tu me quittes, si j'y peux rien, je t'ai dans la peau, je t'ai dans les tripes... »
C’est notre soirée à elle et moi…
…Et c’est ta présence à toi que je sens partout.
Ça envahit l’espace. Ça épaissit l’atmosphère. Ça gonfle tout autour de moi.
T’es pas là.
On voulait y être ensemble à ce concert.
Et t’es pas là.
Je pensais que ça m’était passé.
Je pensais que ça me passait.
Je pensais que je m’en sortais.
Je pensais que je pouvais. Je pensais que j’y arrivais. Je pensais que j’avançais.
Je vais pas me passer de ce que j’aime. Je vais pas me priver de ce qui me fait vibrer.
Je suis là.
J’y suis à ce concert putain.
Avec ma douce à côté de moi.
Et malgré moi, j’y suis avec toi.
T’es tellement là partout.
Ça va être beau.
Ça va être violent.
Ça va être bouleversant.
Ça me transperce de partout.
J’en avais fini des sanglots…
Je croyais…
Damien chante.
« Elle veut pas d'mot d'amour, elle veut juste un p'tit jour qu'on l'enlève au matin d'la laideur des faubourgs, qu'on l'enlève à la vie des destins mal écrits… »
T’es pas là et je ne pense qu’à toi.
T’es tellement là partout.
Dans ma tête, dans mon ventre, dans mes oreilles, dans mes yeux… et dans mon cœur encore.
Je pense à toi tellement.
Ça me revient comme un uppercut en pleine face.
Damien chante et j’entends tes mots.
Sa musique me renvoie vers toi.
Ses mots m’emmènent vers les tiens.
Ce concert c’est nos adieux qui n’en finissent pas.
Je sens ta peau, ta voix, ton souffle.
Je suis dans tes bras beaucoup trop absents qui m’entourent, me bercent et m’apaisent.
Damien chante.
« A la lumière obscure, je te croise enfin. Oh Dieu que tu es belle ! Toi la seule, toi l'ultime. Entre les hommes, égalité. S'il te plaît prends ma main, ne te fais plus attendre, il est temps de s'étreindre, il est temps de s'éteindre une dernière cigarette... »
Ma douce me regarde.
Y a des larmes qui roulent sur mes joues.
Les vannes sont ouvertes à nouveau.
Je lui glisse à l’oreille : « On voulait être là, tous les deux, lui et moi… »
Elle prend ma main.
Elle la sert très fort dans la sienne.
Elle aussi, elle pleure.
C’est une belle écorchée ma douce.
Damien chante.
« Ouais Lulu t'as raison puis t'es beau quand tu chiales. Oublie ce que je t'ai dit t'as raison d'avoir mal... »
Je meurs d’envie de t’écrire.
Alors que j’ai tout fait pour que tu ne puisses plus le faire.
C’est beau. Ça me bouleverse. Ça me déchire.
Damien chante encore.
« Nous deux faut qu’on s’oublie. C’est trop con, trop con ce qu’on se détruit. J’pète les plombs, nous deux faut qu’on s’oublie. C’est pas bon, de s’aimer quand c’est fini. Pleure pas bébé… »
Et moi j’en finis pas de couler. J’en finis pas de verser. J’en finis pas de chialer.
Je t’avais dit : « Ça va passer. Tout passe. Ça passe déjà. ».
Tu m’as répondu qu’il y a des trucs dans la vie qui ne passent pas tant que ça.
Je suis rentrée.
Je t’ai pas écrit.
T’es plus là.
Mais je te sens encore partout, tout autour de moi.
« À Dieu. A tes yeux. Au brûlant du feu. À nos tragiques. A nos adieux. À nos amours. »