
Septembre222024
J’ai eu 17 ans 20 ans plus tard…
Je grandis. Y a pas a dire. Je grandis…
« Je ne sais pas où tu en es, mais j’ai besoin de me changer les idées, et j’ai pensé tout de suite à toi ???? » qu’il m’envoie…
Nan mais sans déconner…
Je lui réponds : « J’en suis à un endroit où j’ai pas envie d’être une idée pour passer le temps. Quand bien même je serais « la première » sur ta liste. J’imagine que les choses n’ont pas marché comme tu le souhaitais il y a quelques mois. J’en suis désolée pour toi. Sincèrement. Et je te souhaite le meilleur. Mais me rappelle pas si t’as juste envie de me niquer. »
Il m’a rappelée quand même…
J’ai un peu rembarré ex-plan cul pas vu depuis 8 mois qui revient comme une fleur « non non c’est pas juste pour baiser, t’es quelqu’un de bien, c’est facile de parler avec toi… »
Un besoin d’une psypute à défaut d’une psypote…
Oui mais là, c’est non.
C’est vrai qu’on rigolait bien. Et c’est vrai que je lui ai pas montré mon meilleur profil au départ non plus… Dans le genre, j’ai fait du grand avec lui ! Faut croire que malgré tout, j’ai fait bonne impression…
La première fois que je le vois j’ai le moral dans les chaussettes. On est à un concert. Je suis triste. Je viens en quelques sortes de me faire lourder par texto par un mec que j’aimais vraiment bien. C’est le meilleur pote d’une copine d’une copine.
Il est sympa. Il est drôle. Il est mignon. Mais voilà, moi ça va pas. Après son départ, je demande quand même son âge à ma cop’s qui n’en sait rien mais envoie un message subtil à sa collègue : « Il a quel âge ton pote ? On peut le niquer ? » J’aime tellement sa poésie ! Elle me fait rire ! Ça m’aide à passer la soirée et à mettre un peu de paillettes sur mon humeur morose. Le lendemain elle me propose de me filer son numéro de téléphone pour me changer les idées. Pas envie. Trop la flemme. Je rumine dans mon lit… Mais si elle veut, elle peut lui faire passer le mien par sa copine. Elles se marrent en se rebaptisant « les cupidons du cul ». Et le soir, il m’écrit. C’est mignon. Au fil des échanges, quelques jours plus tard, on décide de se voir dans quelques semaines. Pas simple. Il est pas du tout du coin. Mais il est motivé le garçon et il a manifestement pas peur de faire des kilomètres dans l’optique de s’envoyer en l’air.
Rendez-vous est pris. La date est fixée ! On doit se retrouver dans un bar sympa et passer la soirée ensemble. Au pire, il pourra toujours aller squatter chez sa pote si ça le fait pas.
Finalement ma cop’s va pas fort. Elle a besoin de compagnie et de réconfort. Je lui propose qu’on se voit aussi ce soir-là. Et puis du coup, d’autres potes proposent de se joindre à nous. Bon j’envoie un message à ce garçon : « On se retrouve toujours à bar sympa ? Mais par contre on sera probablement 8 ! Ça le fait quand même ? » Ça s’annonce comme un plan foireux ce que je propose ! Il se démonte pas et il vient quand même. A l’heure et avec le sourire qui plus est ! C’est quelqu’un de bien. 3 bars et beaucoup trop de shooters plus tard dont un bleu fluo répondant au doux nom évocateur de « je suis pas bourré », on rentre chez moi en titubant et en se roulant des pelles. Il est pas tard mais j’ai beaucoup trop bu et j’ai pas mangé. Bah oui à un moment, tu penses même plus que t’as faim…
Donc quand j’arrive je m’effondre à plat ventre sur le lit en mode ça tourne, ça tangue... Je suis au top de la glam’attitude ! Plan foireux me voilà ! Je dois marmonner un truc du genre « Arrrrggg je suis pas opérationnelle tout de suite mais promis demain matin je me rattrape ! » Il est trop mignon. Il se fout juste un tout petit peu de ma gueule, juste ce qu’il faut pour que ce soit marrant. Il m’enlève mes chaussures, me déshabille et n’en profite même pas, me borde et me prend dans ses bras. C’est quelqu’un de bien. J’achève mon processus de séduction en allant vomir une demi-heure plus tard. Le charme dans toute sa splendeur. Mais ça va beaucoup mieux ! Et j’ai pas poussé l’affront jusqu’à m’endormir la tête posée sur la cuvette des toilettes.
On pourrait croire que cette si jolie histoire se termine là. Mais non.
On finit la nuit ensemble…et un peu plus. Il est resté tout le week-end au final. Il m’a aidée à descendre mon arbre de Noël du grenier, à démonter mon pommeau de douche cassé et il a même fait mon lit avant de repartir. J’hallucine. C’est quelqu’un de bien. Même quand moi j’étais bien loin du critère « quelqu’un de bien » ce soir-là. On se revoit quelques fois. On rigole bien. La dernière fois il a dû se taper plus de 4h de route en rentrant sous la neige… et puis juste après j’ai manqué de crever ou en tout cas j’ai eu la sensation de crever. C’était sûrement moins fun… bien moins léger en tout cas. On s’est pas revus. Et puis on s’est plus réécrit. Jusqu’à ce que je craque quelques mois plus tard… « ça me dirait bien de te revoir si tu passes dans le coin… » Mais quelques mois plus tard, il est maqué. Installé avec sa nouvelle meuf. Amoureux. Et plein de nouveaux projets. Dont je ne fais donc pas partie. Mais c’est quelqu’un de bien. Je lui souhaite le meilleur.
Et aujourd’hui voilà. Fallait se rendre compte un peu plus tôt que j’étais quelqu’un de bien aussi. Même si parfois je le cache avec application.
Aujourd’hui je veux plus de ça. Je grandis.
Ça va bien d’avoir 17 ans 20 ans plus tard, c’est même bien plus fun que d’avoir 17 ans à 17 ans. On est pas sérieux quand on a 17 ans. A 37 non plus. Une question de tilleul sur la promenade certainement. Mais comme toute bonne chose, ça a une fin.
Aujourd’hui j’ai rencontré quelqu’un. Je grandis.