Dans la voiture en chemin pour aller au dernier rendez-vous avec la neuropsy, on est limite à la bourre. Il est en pleine réflexion.

_ C’est qui le meilleur dans la famille pour toi ?

_ Euh… comment ça le meilleur ? Tu veux dire le meilleur en math ? En cuisine ? En sport ?

_ Non non, c’est qui le meilleur ? TON meilleur ? … Le meilleur quoi !

Je fais mine : je comprends pas la question.

_ Ça veut rien dire le meilleur... Ça dépend des fois... Ça dépend pour quel domaine…

_ Non, mais pour moi, en 1 : c’est toi la meilleure. Qu’il me dit.

Mon cœur fond.

_ Et papa aussi. Il rajoute.

Je suis fière de mon fils.

_ Et puis en 2 : ma sœur… Et puis moi aussi. Non en 1, moi !

Je ris!

_ Mais oui mon Loulou, t’as bien raison.

_ En fait c’est toi, papa, moi et ma sœur les meilleurs.

_ Oui, il y a pas UN meilleur. Je suis tout à fait d’accord. On peut aimer tout le monde pareil et les trouver tous les meilleurs. Et je vais te dire un secret : Dans mes enfants, vous êtes mes préférés, toi et ta sœur…

_ ...Mais ma sœur en 2 quand même, parce que des fois, elle m’énerve…

La neuropsy nous livre ses conclusions. Elle n’a aucune idée de la conversation qui a précédé ce rendez-vous. Elle a conclu entre autre dans son bilan qu’il n’avait pas de soucis d’estime de lui… Et qu’il était très empathique.

Tu m’étonnes.

La semaine dernière, son instit nous a félicités moi et son père pour les valeurs de bienveillance, d’écoute et d’altruisme qu’on avait transmises à notre petit bonhomme.

Je suis fière de lui. Il est extraordinaire. C’est reconnu. C’est même objectivé et chiffré maintenant.

Il est différent cet enfant et c’est notable. C’est même remarquable…

Je suis fière de nous. De lui avoir transmis ces valeurs. Malgré tout. Malgré la vie.

Je suis fière de moi. De lui avoir permis de s’épanouir dans un climat lui permettant de s’apprécier. De s’affirmer. Et de s’aimer en premier, sans oublier les autres.

Et je suis fière de moi. Cognitivement, ses pics de compétences, c’est le langage et le raisonnement. Je sais bien qu’il ne le doit qu’à lui-même. Mais… quand même un peu à l’environnement qu’on propose. Bah ça booste mon ego d’ortho… spécialisée en habiletés sociales, conversationnelles et raisonnement logico-mathématique… je crois que j’ai créé des conditions et un quotidien qui lui permettent d’exprimer son plein potentiel…

Je dois pas être mauvaise… en tant que mère… et en tant qu’ortho…

Peut-être même la meilleure…

En tout cas, à ses yeux. Et c’est bien tout ce qui compte.