Mars102024

Eclatance et galérance

Week-end !!!!! C’est quoi les projets ? On en est où avec l’immobilier à Dubai ?

 

Alors… anticipance : 

Vendredi soir on reste à l’auberge, on fait pas de folie. Pas d’enjaillance ! Soirée tranquillou.

Le planning est chargé par la suite.

Samedi matin : Team 1, à Abidjan. Team 2, marché à Dabou. 

Ensuite, Moussa nous a proposé de passer à la cérémonie de je sais plus qui pour je sais plus quelle occasion.

Petit repos pour être d’attaque pour la suite et éviter la fatigance.

Soirée à Dabou : fiesta au maquis jusqu’à pas d’heure. On dort pas ! 

On rentre. On se douche. On prend nos affaires. On prend la route pour Assinie aux aurores pour éviter les bouchons sur Abidjan. On devrait en avoir pour 2h de trajet. On dormira là-bas !

Arrivés à Assinie, petite pirogue. On se pose sur la plage et repos !!! On se met bien. Sieste time et journée glandouillance. On est là !

C’est comment ?

 

 Voilà!

 

Vendredi, Zeanne sort sa bouteille de rhum à l’heure de l’apéritance. C’est l’enjaillement ! On est en tas zougoudé ! Ça va déranger dans le dérangement là ! Le coup du marteau, tout ça, tout ça… Merde… on est déjà dedans pour la suite du programme ! Mais quand il y a arrangement, y a un dérangement !

 

C’est parti pour le jour le plus long !!! 

 

Petit décalage dans le lancement du samedi… Finalement tout le monde au marché ! Transport en commun jusqu’à Dabou. Arrivés là-bas vers midi du matin donc. Des bayas par-ci, des bracelets par-là. Arrêt devant les hérissons séchés et têtes de chat. C’est quoi ces branches ? C’est bon pour la santé ! C’est-à-dire ? C’est pour être en bonne santé ! C’est fait pour quoi ? C’est bon pour tout !!! Des pagnes par ci. Des éventails par là. Il fait chaud lào. Zeanne a faim. Elle mangerait bien un chat ! Mais pas celui du stand précédent. Va falloir la nourrir. On va la perdre ! Transformation enclenchée. C’est l’inverse des mogwais, si elle mange pas avant une certaine heure, elle se métamorphose en gremlins ! Un peu d’épices, un peu de beurre de karité… Zeanne a trouvé de l’igname grillé. On est sauvés. On slalome entre les étals, les gens et les brouettes. On évite les moutons. On trace. On a perdu personne. Retour en bus. Faut réussir à tous monter dedans ! Attention Valou, t’appuie pas sur la porte. Tu risques d’être éjectée en route au premier dos d’âne ou premier cratère. C’est-à-dire 3 mètres après le démarrage…

Comptez-vous ! Tout le monde est là ! C’est l’heure de la partance !

Retour au village. Repas gargantuesque. Les toubabous, on fait un peu attention à ses intestins là. Mollo sur le piment. Et siestance ! Ce soir : on dort pas !

On se fait beaux. C’est l’heure de l’enjaillance ! On finit en boîte, salle VIP et champagne. Notre cagnotte prend un sacré coup de marteau ! Afro-dub, zouglou, reggae, coupé décalé.

 

Venez, Venez danser

La Côte d'ivoire reçoit l'Afrique, ça va chauffer

On fait ça bien, on t'a parlé, 

Ici c'est la joie

Tout est carré

Lui qui, mais c'est qui qui s'est barré eh

Coup du Marteau

 

Ça fait un bien fou de danser ! Oui c’est pas comme si on faisait déjà ça tous les jours… mais quand même je m’en lasse pas. C’est une bonne soirée de plaisitude !

Et puis en plus, y a ce p’tit footballeur beau comme un dieu grec… non beau comme footballeur ivoirien en fait, qui m’a demandé ce matin si c’était permis de me parler.

Ici la notion de consentement commence dès cette étape. Même si dans les rues au village, tout le monde te salue, t’interpelle « eh, la blanche ! » et te complimente « tu es très jolie » même si tu es à plus de 20 mètres… 

Est-ce qu’il va se décider à m’embrasser ? Ils se roulent pas trop de pelles ici, c’est une spécialité locale de chez nous ça. 

 

L’heure du retour arrive si on veut partir pour Assinie entre 5 et 7h ce matin. Oui ici les horaires, c’est des fourchettes. Fourchettes larges. Et des fois ça dépend, ça dépasse. Le minibus « y a Dieu dedans » n’est pas là. On rentre en voiture : 2 voyages. Et en moto pour les impatients qui ne veulent pas attendre le troisième convoi. Notre vieux père embarque ses 2 fils qui font pas trop les malins sur la moto de son frère. Seul moment du séjour où Abou garde son sérieux et ne cherche pas la chamaillance.

Certains vont dormir 1h ou 2. Moi j’en profite pour faire plus ample connaissance avec mon footballeur. 

L’heure du départ approche! On a bien tout préparé. Les affaires sont rassemblées. La bouffe, l’eau, la vaisselle, la bouteille de gaz, les nattes, la picole … 

Tout. Est. Prêt. 

Dans la cuisine. 

Oups ! La porte a claqué… 

Tout est prêt mais on a pas la clé de la cuisine ! Alex sort l’option braqueur de son chapeau. T’inquiète, avec une carte bleue j’ouvre n’importe quelle porte… c’est fou ce qu’il a comme talents cachés ! Pratique ! Un brin flippant. Mais pratique.

 

Et c’est parti ! Même pas à la bourre ! Youhou ! En route pour la plage ! Maillot de bain, short et paréo ! Youhou ! Je suis fatiguée mais j’ai la banane. Je suis encore un peu saoule. J’ai trop envie de rigoler. J’ai plus aucun filtre. Je dis toutes les conneries qui me passent par la tête ! Ça fait marrer les copains. C’est la grosse rigolance ce trajet. La fatigue ça défonce un peu ! Dans quelques heures, siestance et reposance sur la plage !

Marie voudrait quand même savoir pour combien de temps on en a encore. A peu près quoi. Histoire de se projeter. On en est où ? Peut-être 1h ou 3. Mais on arrivera. On est sur le chemin. On arrivera quand on arrivera. C’est quoi ces toubabous qui veulent toujours savoir quand? Les durées c’est comme les catégories d’âge. C’est des fourchettes. Larges, les fourchettes. « Les occidentaux vous là, vous avez les montres mais vous avez pas le temps, nous en Afrique on a pas les montres mais on a le temps! » Le temps c’est relatif de toute façon. Dans la vie, des fois c’est 5 minutes et c’est interminable. Des fois c’est 2h et tu te dis : quoi c’est déjà passé ? On en est où ? Où ? On est dans le bus : « Y a dieu dedans! ». Le temps, l’espace, c’est kif-kif. On mesure bien des distances en année-lumière là ! Alors c’est comment ? 

Petit souvenir du Cameroun où j’avais découvert le temps à l’africaine… Ça me faisait péter les plombs de pas savoir quand ? Au moins à peu près. Une estimation quoi. Aujourd’hui, je m’y suis fait. Je pose même plus la question. « Tu reviens quand demain ? », « Je reviens demain. ». Ok. Fourchette. Fourchette large. 

Ce trajet est long ! Même sans compter les 4 arrêts par les flics. Et oui va falloir payer le bakchiche… mais on va y arriver à Assinie Mafia !!!

Ça y est ! Assinie !!!! On décharge le bus. On charge la pirogue. On arrive ! Il pleut…

On s’en fout. Avec Marie et Zeanne on court comme des dératées se jeter à l’eau ! Un bain sous la pluie. Chacoul a pas eu le temps de nous dire qu’on avait pas le droit de se baigner là. Le maître-nageur n’est pas d’accord. De toute façon, il commence à y avoir de l’orage. On va éviter la foudroyance ! Marie fait le dauphin en longeant la plage pour sortir de l’eau. Chaque minute dans l’eau a son importance pour cette femme poisson.

 

Belle éclaircie, le temps d’une belle balade le long de la plage quasi déserte. C’est magnifique ici ! On va pouvoir bien profiter ! Petit plouf dans l’eau chaude du lagon et…. On va pouvoir se poser un peu et siester ! Il est temps de dormir !

Et puis la pluie revient. Et le vent. Et beaucoup de pluie. Et beaucoup de vent. Tempêtance ! La bonne idée de s’être rebaignés. Comme ça c’est sûr, il y a absolument plus rien de sec !!! Humide, trempée, dehors, dedans, mais qu’il fait froid tout d’un coup ! Camouflance ! On fabrique des pare-vents de fortune avec les nattes. On emmitoufle les enfants dans ce qu’on peut. Ça se calme là non ? Avec Zeanne et Lila, on envisage de piquer la brouette pleine de cocos en face de nous, de creuser un trou pour s’y planquer en retournant la brouette au-dessus de nos têtes. En mode tortue pour se protéger du froid, du vent et de la pluie. Dehors, ça danse sous la pluie. Ça court. Ça joue au foot. Tout pour se réchauffer quitte à être mouillés ! Marie est repartie piquer une tête !

On attend que ça passe. Ça se calme là non ? Non ? Bon. On attend que ça passe. Sali, Mariame et Sarah préparent à manger dans ces conditions extrêmes. Attiéké, salade, poisson. C’est délicieux. « Azéline viens servir à manger ! Fais avec les mains ça ira plus vite ». Ok ! Service de la semoule de manioc à la main. On passe un nouveau stade. Et là ? Ça se calme non ? Toujours pas…

Va falloir oublier la sieste ! Et envisager de se rentrer. Ça fait que plus de 30h qu’on a pas dormi… On est moins jouasse qu’à l’aller. Ramasser les affaires à la hâte. Attendre la pirogue. Charger la pirogue. Décharger la pirogue. Attendre « y a Dieu dedans ». Charger le bus. 

Ce bus n’est pas hermétique. Y a Dieu dedans, y a Dieu dedans, mais y a des courants d’air aussi. Il fait froid. L’impression qu’on a perdu 20 degrés. Bon ok, on en avait pas mal en stock mais quand même. Je veux ma doudoune. Ou un plaid. J’ai froid. On est encore trempés. Impossible de dormir. Les bouchons. Trajet le plus long du monde ! Je regarde plus ma montre depuis longtemps ici. Mais ça doit faire 4 ou 5h, ressenti 12. 

Le temps de faire à manger et de grignoter quelque chose. Il est minuit passé.

Même pas la force de diluer une petite racine avant de se coucher.

 

C’était un week-end repos… avant de reprendre lundi matin. À 9h sans faute. Parce que dans la motivance de vendredi, on s’était dit qu’on commencerait bien 1/2h plus tôt pour avoir un peu moins chaud…

 

Dans l’éclatance et la galérance !