
Mars022025
Colère, colère
Si j’ai peur je suis en colère.
Si je suis triste je suis en colère.
Si j’ai mal je suis en colère.
C’est tellement plus facile d’être en colère que d’être malheureux.
Là j’avais mal, j’étais triste et j’avais peur.
Combo franchement moche.
« Plus jamais.
Cette fois c’est sûr.
Y a pas moyen.
T’avais envie d’y croire et même que t’y croyais un peu.
Tu me sens minable, rejetée, blessée, insuffisante.
Plus jamais. Tu veux plus jamais sentir ça.
La relation le sécurise mais toi tu l’insécurises. Il a besoin que tu le rassures.
Toi c’est le contraire.
Lui il t’apaise mais la relation t’effraie. Super.
Encore une fois tu vaux pas le coup. Ça sera la dernière. Tu peux plus vivre ça. Maintenant chaque éraflure te transperce.
Plus jamais.
C’est terminé. T’as plus la force pour ça. T'as pas le temps pour ça putain. T'as d’autres choses à te préoccuper dans la vie. T'as tes enfants, tes boulots, ta santé, ta famille, toutes les merdes et les galères du quotidien... Tu veux plus te prendre la tête. Tu veux pas te faire passer pour ce que tu n'es pas. Tu es comme tu es. C’est même marqué dessus ! T'as ton passé. Tes casseroles. Tu veux dormir la nuit bordel ! A défaut de t’envoyer en l’air. Tu veux dormir. Tu veux plus pleurer. Tu veux plus douter. Tu veux plus te sentir comme une merde.
Alors qu’il aille se faire foutre. T’as pas le temps pour ça. T’as pas la force. Qu’il aille se faire foutre.
Quelle idée de croire que tu ferais un autre effet que celui-ci ? Quelle idée qu’il pourrait t’accepter ?
C’était évident.
Plus jamais.
Tu veux plus croire.
Tu savais pas encore ce que ça allait donner ce « nous ». Et ça t’effrayait, c’est vrai. Tu savais qu’il allait te faire ressentir des choses. C’était déjà le cas en fait. Tu l’as laissé t’approcher. Ça faisait trop peu de temps pour que tu te sentes amoureuse. T'es lente comme meuf… Ça faisait trop d’emmerdes aussi.
Il t’a montré ses failles. T’as trouvé ça beau. T'es restée. T'as eu envie d’essayer.
Tu lui as montré tes blessures. Il a douté. Il s’est questionné et puis c’était trop.
Tu ne veux plus jamais de ça. Et tu refuses d’être autre chose que ce que tu es. Tu refuses de cacher ce qui peut trancher.
Plus jamais.
S'il veut t’aimer, qu'il te prenne comme que tu es.
…Ça sera de la colère. Tout de suite tu le détestes. Y a pas de retour possible.
Tu veux dormir putain.
Tu veux dormir et tu dors pas.
Il était suffisamment important pour que tu ne sois pas indifférente. Tu l’as suffisamment aimé pour qu’il puisse te blesser. Pile là où ça fait mal. Bravo. Merci pour la leçon. Tu t'es pas méfiée tant que ça. Pas assez. T’avais baissé ta garde. Tu l’as laissé t’approcher. T’as mis de côté les petites voix qui te disaient « c’est pas possible ». « C’est pas possible qu’il t’aime ». « C’est pas possible que tu t’attaches ». Et « de toute façon ça ira droit dans le mur ».
Voilà t’y es. Encastrée dans le plaquo. Mais t’as comme l’impression d’y être bien seule.
T'es en colère. Parce que t'as fait des choix. T’as avancé. Tu t'es fait violence. Pour toi, mais pour lui aussi. Et tout ça pour quoi ?
Ces discussions interminables tu n’en veux pas. C’est trop tard. T’as plus le temps pour ça. Tu l’as déjà bien trop fait. Tu l'as dit. Tu veux dormir la nuit. A défaut de baiser.
Si cette colère reste c’est qu’il avait un putain de potentiel… En attendant, t’apprends. Plus jamais. C’est fini pour toi. Tu retentes pas. T’as compris. Tu es au choix une personne qu’on « aime » pas ou « une personne trop difficile à aimer ». Mais bon, t'es aussi une personne qu’on a parfois envie de sauter. Yeah. Génial. C’est compris. T’arrêtes maintenant. Tu vas te faire une raison. Un jour ou l’autre.
Il pèse quoi lui effectivement dans ta vie ? Il t’apporte quoi ? Il a bien raison de poser la question...
Il t’apporte juste la confirmation que tu n'es faite pour personne. Que tu donnes pas assez. Que tu es trop compliquée.
C’est pas parce que tu ne voulais pas faire de lui ton oxygène qu’il ne comptait pas.
Qu’il ouvre un peu les yeux, merde! Tu t'es lancée dans une relation exclusive. Malgré le fait que vous vous verriez peu. Malgré ta phobie de l’engagement. T’as parlé de lui à tes amies. T’as rembarré d’anciens plans culs et relations en leur disant que t’avais quelqu’un. Tu t'es ouverte et tu lui as montré qui tu étais, sans fard. tu t'es faite belle pour le séduire. T’as pris plaisir à anticiper vos rendez-vous. T’as fait en sorte de le voir dès que c’était possible. Tu lui as écrit et répondu tous les jours. Tu lui as verbalisé et montré qu’il te plaisait, que t’avais envie de le voir, que t’avais envie de lui, qu’il te faisait du bien. Il lui faut quoi bordel si ça lui suffit pas…
Y a pas moyen qu’il te blesse plus. tu es déjà trop abîmée. C’est d’ailleurs ça le problème. T'es un jouet cassé.
Et tu sais quoi ? tu lui en veux… T’as pas besoin d’entailles de plus. Surtout quand ça vient creuser les fissures que t’essayes de guérir. Alors oui. C’est ton problème. T’as fait l’erreur de penser qu’il contribuerait à mettre un baume sur tes plaies.
Plus jamais. »
Heureusement la colère passe. Les larmes arrivent et viennent charrier toute cette rage. Des torrents de larmes. Des seaux de chagrin. Une infinie tristesse. Et finalement je ne m’y noie pas.
Et je réalise que je l’aime.
J’ai peur de le perdre.
Je m’inquiète pour lui…
Me voilà là, où je ne voulais plus être…