
Septembre272025
Processus, censure et fiction
Depuis que j’écris, j’écris.
Mais…
Est-ce que j’écris toujours de la même façon qu’au démarrage ? Quand j’écrivais que pour moi ?
Non.
Je me rends compte que je me censure parfois. C’est souvent beaucoup plus trash dans ma tête. Et comme j’informe les personnes qui pourraient se reconnaître parfois dans mes textes, on m’a demandé de modifier. 2 fois. Je l’ai fait. Mais j’aime pas ça…
Ce sont des histoires que je raconte. Pas mon histoire. Même si des fois, ça y ressemble pas mal ! On pourrait dire que c’est tiré de faits réels ou inspiré d’histoires vraies.
D’où mon tout premier texte publié, l’art de la fiction :
« Toute coïncidence avec des faits et des personnes existantes ou ayant existé serait le fruit d'une pure ressemblance et ne pourrait être que purement fortuite. »
J’écris à partir de choses que j’ai vécues, de choses que je vis, que je pense vivre bientôt ou encore que j’aimerais vivre et des fois de ce qu’on m’a raconté.
J’écris pour témoigner, pour réfléchir, pour soigner.
J’écris pour mettre du beau sur des choses moches et du beau sur des choses jolies aussi.
J’écris pour raconter.
Quand j’évoque une personne qui pourrait s’y reconnaître, elle est mise au courant. Parfois en amont, parfois après coup. Ça dépend. J’avoue, des fois, ça m’a pris du temps. Mais je l’ai toujours fait. Certains ont lu, d’autres non. Tous m’ont fait confiance.
Mon but c’est pas de raconter la vie des gens non plus. C’est de parler de sujets lourds ou légers, sensibles ou frivoles, de manière directe ou indirecte, à travers des anecdotes, des expériences ou des observations.
Ça ne veut pas dire que tout est vrai.
Des fois, j’arrange la chronologie ou je modifie des petites choses pour que ça sonne bien. Par exemple : ma sœur n’a pas pris que 4 culottes pour partir au Mexique. Mais elle en a vraiment pas pris beaucoup quand même ! Et elle avait vraiment 4 paires de pompes dans son sac à dos… Par contre je dis pas qu’elle a malgré tout un plus petit sac à dos que moi. C’est pas un documentaire. C’est pas un guide de voyage. C’est pas un roman non plus. C’est des histoires.
Il manque surtout beaucoup de pièces au puzzle.
Ça se veut intemporel : Pas de temps, pas de lieu (ou peu) et surtout pas de nom.
C’est important de prendre un peu de recul. De mettre de la distance entre les mots et le réel. De faire un pas de côté pour regarder les histoires et non le vécu. Les jeudis sont souvent plus gris que dans mes récits par exemple ! Mes histoires (et non mon histoire) deviennent les histoires d’autres personnes qui se l’approprient comme bon leur semble. Et parfois c’est loin de ce à quoi j’avais pensé et encore plus loin de la réalité. Et c’est ok. A moins d’y voir de la haine, une quelconque volonté de vouloir convaincre de quoi que ce soit, ou des valeurs que je n’ai pas envie de transmettre.
Les histoires que je raconte ne m’appartiennent plus une fois dans les yeux et les oreilles de celui qui lit. Mon histoire m’appartient. Et personne ne peut me la prendre.
Mais ça me ressemble…
Mon écriture me ressemble.
Une amie m’a dit : « quand je lis tes textes, je t’entends ».
Tant mieux.
Peut-être qu'un jour, j'irai au bout. Peut-être qu'un jour, j'en ferai un bouquin... Peut-être qu'un jour, j'en ferai un podcast... Peut-être qu'un jour, j'en ferai des chansons...
En attendant, j'écris.